« Can you feel my heart ? »

« Qui es-tu ? » : une simple question qui en signifiait bien plus pour la personne que j'étais à présent, oui, qui suis-je réellement ?


↻ Rewind.

Une légère brise. Un sentiment d'insécurité. La pénombre. La pluie venait rompre ce silence qui régnait tandis que des gouttes de cette eau salée perlaient le long de ce visage enfantin. Elle ne savait guère pourquoi, ni même comment avait-elle atterri ici, et pourtant, elle était là. Ses mains trouvaient refuge au sein des poches du jean qu'elle portait actuellement tandis que quelques frissons parcouraient son échine à cause du froid ressentie suite à cet enchaînement d'événements. Elle avait fui, pour la première fois. Pourtant, elle ne devrait pas. Elle en était incapable. C'était la première fois qu'elle osait se réfugier dans un endroit aussi lointain que sa demeure. Un léger soupir traversait ses lippes et voilà qu'un nuage de fumée blanche se formait. Elle ne cessait de trembler, et pourtant, personne n'étais venus. Pourquoi ? Le mystère planait et il était de plus en plus dur à supporter au fil des secondes qui passaient à une vitesse folle. Des passants lui portaient un regard différé, de la pitié, de l'inquiétude, de l'incompréhension. Humains égoïstes et égocentriques. En un fragment de secondes ; ses espoirs avaient été dissipés et elle réfléchissait à la raison de son départ. Elle était très certainement l'une des sources principales de ce massacre. Un coup de tonnerre, puis un autre et voilà qu'une aura terrifiante s'approchait d'elle.

∎ Stop.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Allez savoir pourquoi je jette mon dévolu sur une simple feuille de papier qui n'aura, en soit, aucune utilité, mise à part le fait d'extérioriser mes sentiments.
Aucune fête, aucun invité, aucun gâteau, ni même aucun cadeau. Je n'avais pas espéré grande chose, à vrai dire, mon acquéreur n'est sûrement pas apte à se souvenir de date aussi futile. Je suis un simple objet aidant à de simples taches désagréables, pour lui.

▶ Play.

Je daignais finalement délaisser tout intérêt pour cette feuille de papier qui trouva rapidement refuge au creux de la corbeille qui se trouvait non loin de là. Pourquoi ? Pourquoi ce fameux jour s'était-il déroulé de la sorte ? En cette simple nuit de solitude et de massacre, j'avais perdu tout ce en quoi je tenais. Une famille. Une maison. Un amour sincère. Et enfin, de l'espoir. J'espérais en vain que quelqu'un puisse m'aider, mais rien. Cette nuit avait sonné la fin de ce périple heureux pour ma vie d'androïde, j'étais vouée à servir cet homme, jusqu'à la fin. Après tout, pourquoi aurais-je le droit au bonheur ?

Une vie vouée à l’échec.

« Pearl, bordel, bouge ton cul, ils arrivent ces papiers, oui ? Putain. » ;
« Oui, j'arrive. »