Il se tenait là, assis sur un banc sale, moche, délavé, choisit malencontreusement. Il aurait pu choisir un banc sans fiente de pigeon sur la moitié du dossier. Il aurait pu choisir un banc qui avait été exposé au soleil pendant la journée. Il aurait pu choisir autre chose. Il aurait pu être ailleurs. Mais il était là, le téléphone entre les doigts, prêt à composer un numéro, de donner rendez-vous à quelqu’un et il savait que ça allait changer sa vie. Et Jae Kyung avait peur. Il avait si peur qu’il aurait pu le crier haut et fort, le crier sur tous les toits. Il avait peur. Tétanisé. Doutant. Il commençait à se dire qu’il allait lâcher l’affaire, qu’il reculerait encore devant cette épreuve, que demain serait plus facile, que le temps serait plus clément, que peut-être son rendez-vous serait plus jovial, que les canards chanteraient et que les poules pourraient lui jouer du violon. Il avait si peur qu’il était à deux doigts de se faire dessus. Il regarda une dernière fois l’arbre au dessus de lui, priant pour qu’un pigeon ne lui chie pas sur son sweat, et surtout se remémorant les paroles de sa mère la dernière fois qu’il lui avait rendu visite. « C’est une fille bien » qu’elle avait dit, « Elle est mignonne, bien élevée, et fertile ! Fais moi des petits enfants bon sang Jae ! » Un soupir. Il savait qu’il allait s’enchaîner. Alors il avait le choix : s’enchaîner ou bien rester avec ce sentiment d’insatisfaction tout le reste de sa vie et n’avoir que ses yeux pour pleurer le jour où elle trouvera quelqu’un d’autre. Mais qu’est-ce qui lui affirmait qu’elle ne finirait pas par le laisser tomber de toute façon ? On se dit des « je t’aime » à tiralarigo, et on se trouve des amants en moins de deux. On ne vivait plus dans une époque où on pouvait vraiment faire confiance aux gens. Trahir était devenu monnaie courante, et il fallait bien faire avec. Jae Kyung ne voulait pas faire avec. Il voulait rester un homme volage qui n’a aucune valeur sentimentale profonde et ne s’attache réellement qu’à des amis de sexe masculin. Est-ce que c’était possible ? Bien sûr que non. Il était même déjà trop tard. Et plus le temps passait, moins il voulait composer ce numéro. « Putain de merde. C’est trop dur. » Il ramassa le téléphone, lamentablement, dans sa poche et continua sa réflexion. Il continua à se torturer l’esprit pendant de longues minutes, se tortillant les doigts, gardant toujours ses jambes en mouvement. Le moindre de ses gestes trahissait l’anxiété qui s’était emparée de lui. Il ne pourrait baratiner personne sur son angoisse. Il ferma finalement les yeux. Pendant cinq minutes. Il compta ces minutes et souffla un grand coup quand elles furent passées. Il fallait qu’il le fasse. Il n’avait plus le choix. Il avait été pris au piège, cela faisait déjà de longues semaines et il fallait qu’il se débarrasse pour de bon de ce poids. Il composa le numéro de Mi Hee, une boule se formant déjà dans sa gorge. « Décroche pas, décroche pas, décroche pas, décroche pas. » Bingo. Messagerie. Dieu lui offrait une seconde chance. Sa dernière chance. Il pouvait s’enfuir, prendre ses jambes à son cou et fuir devant les responsabilités qui allaient l’étrangler après cette discussion. Mais il retenta sa chance, si après cet appel là elle ne décrochait pas, alors il laisserait tomber. Lâche ? Probablement. Les relations sérieuses l’effrayaient peut-être autant qu’une grosse araignée pouvait faire peur à une adolescente. Il inspira un autre grand coup et rappela. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Un allô. La panique. « Salut Mi Hee, je t’attends au parc qui est pas loin de la bibliothèque. Viens dès que tu peux, on doit parler d’un truc et faut que tu viennes du coup. Je t’attends, alors viens … S’il te plaît. » Pas le temps de respirer il raccrocha immédiatement après ça. Il attendait maintenant Mi Hee, sa chère et tendre semi-androïde-humaine-bombasse. Il se tortillait les doigts en attendant, ne sachant même pas combien de temps il allai rester là. Ce n’était pas plus mal, tout ça lui laissait le temps de préparer son discours et de se passer la corde au cou par la même occasion. « J’y arriverai jamais … Maman aide moi. Dieu. Jésus. Marie ? Joseph ? Quelqu’un, s’il vous plaît. Je suis faible. » Tout ça était loin d’être de la comédie. C’était réellement la panique dans sa tête.
Il y a quelques semaines déjà, les crises de colère de Mi Hee s'était arrêté la journée même où elle avait dit sa façon de penser à Jae Kyung. Cette journée-là avait été dure en émotion, mais quand même agréable vers la fin. L'humain s'amusait à faire rougir l'androïde. Elle allait explosée sous tous ces émotions; que ce soit joyeux ou pas. Elle en avait tellement encaisser que là, elle était bonne pour hiberner un an. Mais voilà qu'aller chez la mère de Jae l'avait énormément apaiser. Elle s'était tenue néanmoins loin de l'androïde qui lui tenait compagnie, ne préférant pas rester seul avec un homme. Humain ou pas, un homme restait un homme et hors de question de s'approcher trop près. Alors, elle avait garder ses distances toute la soirée, restant bien sage, restant bien alerte aux moindres questions. Fichus processeur qui lui dictait quoi répondre et quoi faire.
Aujourd'hui, elle se trouvait-là, assise parterre dans l'herbe à admirer la mer au loin. Mi Hee était tellement méfiante. Elle se méfiait de Jae Kyung puisqu'elle se souvenait qu'il lui avait dit qu'un homme resterait un homme. Alors, elle s'inquiétait, se méfiait de savoir ce qu'il faisait à cette heure-là, même s'il n'était pas si tard que ça, il faisait encore soleil tout de même. L'androïde était déjà méfiante, mais elle l'était encore plus désormais que la dispute qu'ils ont eu entre eux avait eu lieux. Elle n'était pas bien à se morfondre ainsi, se demandant se qu'il faisait. Elle essayait tant bien que mal de se rassurer, mais pour elle, voir quelqu'un ramener des filles, des différentes, c'était quelqu'un d'infidèle, de pas sérieux, de pas confiant. Alors, elle ne pouvait tout simplement pas se méfier, s'inquiéter, se tourmenter. Pourquoi avait-elle un coeur déjà ?
Concentré sur la vue au loin, elle sentit son portable vibré dans sa poche et décrocha en voyant l'afficheur afficher le nom de Jae Kyung. Elle répondit, fronçant légèrement les sourcils en se demandant ce qu'il se passait. Dire qu'il ne l'appelait jamais, elle s'était habitué à l'attendre, inquiète, dans la maison. Puis surprise, encore une meuf. N'ayant aucunement le temps de répliquer quoique ce soit, elle resta bouche bée, clignant des yeux avant de finalement raccrocher, fronçant les sourcils sous l'incompréhension. Bon, il avait l'air sérieux. Voulait-il lui annoncer qu'il avait chopper une maladie ? Qu'il avait finalement trouver une meuf dans la rue et qu'il allait lui demander son avis pour la ramener à la maison ? Ou bien qu'il allait la marier cette meuf ? Toutes ces questions se bousculèrent et comme un chien docile, elle se leva et marcha vers le fameux parc, prenant son temps en se perdant dans ses scénarios trop exagérés.
Arrivé à la destination après 15 minutes de marche, elle observa les alentours avant de voir l'humain assit sur un banc. Marchant dans sa direction, elle baissa docilement la tête et arriva à ses côtés, s'apprêtant à s'incliner en 90 degré, mais se rappelait de ne pas le faire, ce qui lui valu un choc dans son petit corps frêle, dessinant sur son doux visage une petite douleur.
« Tu voulais me parler d'un truc important ? »
Demanda-t-elle timidement, effrayé, déconcerté, déboussolé. Elle s'attendait au pire des pires, après tout, elle s'était passer toutes les scènes dans sa tête. Nerveuse comme tout, elle joua avec ses propres mains, son t-shirt, puis ses cheveux. Elle ne tenait plus, elle voulait tellement tout savoir sur ce qu'il faisait quand il sortait, mais d'un autre côté non, ayant trop peur de découvrir qu'il voyait toujours des putes. La loyauté, la fidélité, elle n'existait pas, enfin, c'est-ce qu'elle croit avec les expériences qu'elle avait eut. Mais rien n'empêche qu'elle s'accrochait à cet humain, espérant qu'il l'était, comme il l'avait dit. Mais au fait, ils en étaient où, hein ? Dans leur relation ?
FICHE PAR SWAN.
Spoiler:
J'espère que ça te plaira
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Sujet: Re: JUST SAY IT - Mi Hee Lun 31 Aoû - 11:48
SAY IT, DUMBASS
Il avait mit tant de temps avant de se fermer pour de bon à tous ces sentiments qui ressemblaient de près ou de loin à de l’amour. Il avait construit sa petite carapace, pas à pas, pour enfin être libre et ne s’enticher de personne. Alors que Dieu lui dise pourquoi il se trouvait dans une situation telle que celle-ci maintenant ? Pourquoi son cœur s’emballait dès qu’il était question d’elle ? Et pourquoi il a fallu que ça tombe sur un robot plutôt que sur une personne normalement constitué ? Il ne voyait pas d’autre option : il devait être maudit. Il fallait compenser sa beauté par autre chose et il avait fallu que ça soit cette faiblesse des sentiments. Et il fallait qu’il avoue tout, que tout ça sorte. Il ne pouvait plus garder ça pour lui plus longtemps, ça le rongeait, ça le torturait, il en faisait même des insomnies … « L’amour c’est vraiment de la grosse merde ». Il venait de le dire, il était faible. Non seulement il devait assumer le fait d’avoir échouer et d’être de nouveau tomber dans les griffes des sentiments, mais il devait aussi supporter le fait d’être faible.
Il attendit ce qui lui semblait être une éternité. Il avait eu le temps d’imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables, tourner sa langue au moins une cinquantaine de fois dans sa bouche pour être sûr de ne pas faire d’impaires, et finalement il en était même venu à se dire qu’elle ne viendrait peut-être pas. Et cette idée là lui semblait plus insupportable que tout le reste. Quelle honte se serait pour lui, prêt à déclarer sa flamme en bonne et due forme, si sa dulcinée ne pointait pas le bout de son nez. Il était tellement dans ses pensées qu’il ne remarqua Mi Hee qu’une fois qu’elle ouvrit la bouche. Sa présence soudaine le fit même sursauter. « Euh ouais … Ouais exactement. » Il tapota la place à côté de lui, seul petit espace encore préservé des déjections d’oiseaux, pour qu’elle s’y installe. Le stress le surprit aussitôt, comme un assaut contre son cœur. La panique à nouveau, il avait peur de tout, même du bruit du vent dans les arbres. Il avait le souffle court, ne sachant pas comment réguler tout ce qui se passait à l’intérieur de son corps. Mais il fallait à tout prix sauver les apparences, autant que possible du moins, alors il racla sa gorge, appuya ses coudes sur ses propres genoux et reprit la parole. « Je voulais te parler parce que … Bah c’est-à-dire qu’on a toujours pas mis au clair notre situation depuis … Enfin tu vois. » Il fallait qu’il se secoue, qu’il soit plus clair. Il avait pourtant décidé, aujourd’hui, que rien ne l’empêcherait de dire ce qu’il pense, qu’il le ferait bien et avec tact si besoin. Quelle pression toutefois. Toujours le regard rivé sur le sol, il continua sa petite tirade en espérant touché ce qu’il y avait de plus humain dans l’androïde : son cœur. – C’est tellement romantique qu’il pourrait en avoir la nausée en y repensant dans quelques mois – . « Alors voilà. » Il inspira, se redressa et prit enfin son courage à deux mains, sans pour autant faire face aux yeux de la concernée. « Je trouve qu’on a bien avancé sur ton processeur, les résultats sont vraiment satisfaisant et tu reprends le dessus sur à peu près tout tes faits et gestes et je trouve ça vraiment bien. » Courage petit. « Du coup je pense qu’à l’heure actuelle tu es plus humaine que robot, ce qui est un pas de géant sur ta remise sur pied. » Il était tellement mal à l’aise de tout ça qu’il en parlait vraiment comme une grande personne, la grande personne qu’il a toujours repoussé chez lui. C’était un discours chiant, ennuyeux, sans queue ni tête et il ne s’étonnerait même pas si Mi Hee ne voyait pas où il venait en venir. Lui-même se servait de tout ça comme excuse pour retarder encore un peu l’échéance. Mais le moment fatidique était venu, bien qu’il ne sache pas comment formé correctement les mots, ni dans sa tête ni dans sa bouche. Que faire. Il tourna enfin la tête vers Mi Hee et lui offrit un semblant de sourire. La pauvre, elle allait sûrement se dire que Jae Kyung ne voulait plus d’elle chez lui, qu’avec les progrès effectués elle pouvait très bien vivre toute seule à l’extérieur, comme une grande. Et bizarrement, plus rien ne pouvait sortir de la bouche du brun. C’était bloqué, là, au fond de sa gorge et ça empêchait tous les mots de sortirent. Jamais encore il n’avait été aussi bloqué par l’angoisse. Mais il l’avait dit tellement de fois dans sa tête qu’il en venait à se demander s’il ne l’avait pas dit tout haut. Il venait même de s’en persuader. « C’est dur, j’te jure … J’ai jamais fait ça avant ». Le revoilà tout gêné face à l’androïde. Qu’allait-elle penser de lui ? « Tu veux bien de moi ? » C’était sorti tout bizarrement, sans prévenir. Lui-même s’étonnait de ne pas avoir pu retenir ces paroles, mais au moins elles étaient sorties ; peut-être pas aussi clairement que voulu, pas de façon aussi romantique que prévu non plus, mais avec un peu de chance elle comprendrait enfin ce qu’il voulait.
Sujet: Re: JUST SAY IT - Mi Hee Lun 31 Aoû - 22:43
Wait... What ?
Mi Hee l'observait un moment avant de s'assoir à côté de lui. Elle voyait bien qu'il était très nerveux. Là, la panique intérieur s'installait. Ça y est, il allait lui avouer qu'il avait encore coucher avec une fille. L'androïde ne voulait pas que ce soit ça, alors détourna le regard, regardant les enfants jouer au parc. En fait, elle fixait plutôt la structure, essayant de se calmer. Il fallait éclaircir situation depuis la fameuse tornade, m'ouais. Elle ne le voulait pas, mais elle écoutait attentivement Jae Kyung qui n'avait pas du tout tord. Mi Hee commençait réellement à ressembler plus à une humaine, pouvant réagir à sa guise. C'était seulement quelques fois que son processeur le lui empêchait. Enfin, elle pouvait pratiquement vivre pour elle-même. Pratiquement.
Plus il parlait, plus elle comprenait, dans sa petite tête robotisée, qu'elle était digne de se trouver une appartement et de vive seule. Voilà, elle avait raison depuis le début, il couchait encore à droite et à gauche. Elle était digne de s'attacher à des connard, sérieusement. Mi Hee soupirait en baissant la tête et en fronçant les sourcils, très désorienté, très dépressive d'un seul coup. Pourquoi n'était-elle pas tombée amoureuse de quelqu'un d'autre, hm ? Tout ça est si compliqué. Mi Hee se compliquait trop la vie et elle commençai sérieusement à penser qu'elle finirait ses jours seule.
Elle s'était perdue dans ses pensées et en sortit lorsqu'elle entendit Jae Kyung lui avouer que c'était dur. Hein ? De quoi ? De la foutre dehors ? Eh bien, elle allait le faire d'elle-même. Elle n'avait besoin de rien, elle se ramasserait à la casse et se ferait détruire pour de bon. Et puis pouf, la connexion ne se faisait plus. Elle buguait littéralement en essayant de comprendre son « Tu veux bien de moi. » Là, vraiment, il la perdait. Elle ne comprenait plus rien, pourquoi ne voulait-elle pas de lui, hein ? Bien sûr qu'elle veut de lui, mais pourquoi lui avait-il dit tout ça ?
« Mais bien sûr que je veux de toi... J'habite toujours avec toi, non ? »
Mi Hee ne comprenait pas les sous-entendus. Elle cherchait le pourquoi du comment. Une fâcheuse habitude d'androïde. La logique, la directitude, c'est dont les robots étaient fait. Là, il la perdait.
« Mais pourquoi tu me parles comme si tu voulais que je parte et tu me demandes si je veux bien de toi ? Tu penses que je suis toujours fâchée contre toi depuis notre dernière dispute ? »
FICHE PAR SWAN.
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Sujet: Re: JUST SAY IT - Mi Hee
JUST SAY IT - Mi Hee
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