Never let you down

Je travaillais au garage du père de mon ami depuis que j'avais quitté la demeure familiale. J'aurais dû rencontrer ses employés, mais il ne me faisait travailler que la nuit, m'employant au black, c'était plus simple que de justifier le pourquoi du comment je touchais ma paye en cash. De plus certains de ces employés pouvait avoir vu ma tête dans le journal, il est vrai que les médias ne s'étaient pas gênés pour m'afficher en troisième page comme un dangereux criminel enfin sortie de prison. Sympa pour construire une vie et ne pas être catalogué comme étant une personne dite "dangereuse". Grâce à eux, ma sortie de prison n'était pas passé inaperçue et à chaque histoire avec mon père, ils ressortaient cette vieille photo de moi à quinze ans, expliquant le pourquoi du comment, qu'un père trainant dans les trafique ne pouvait avoir qu'un fils comme moi et j'en passe. Pour ne pas mettre mon employeur dans l’embarras, je lui avais promis de ne pas me montrer à ses employers. Je ne voulais qu'il soit pénalisé par ma faute. Pourtant aujourd'hui, je devais faire une entorse au règlement, j'avais trouvé une pièce qu'un client cherchait à la décharge, mon ami m'ayant demandé de lui apporter directement au garage. Dans sa voix, j'avais pu lire une certaine excitation. Cela me faisait stresser, je savais que ce n'étais pas le fait d'avoir trouvé cette pièce qui le rendait si joyeux. Je m'activais tout de même pour me rendre sur mon lieu de travail pour délivrer à mon ami le chainon manquant.

Arrivé devant celui-ci, j’appréhendais le fait d'y rentrer, comme si ma simple présence pouvait porter atteinte aux affaires de son père. Je l'appelais donc sur son téléphone pour qu'il sorte me rejoindre et ainsi lui délivrer en main propre la dites pièce. A ma grande surprise, il me marmonna une chose à peine audible, me disant qu'il allait m'envoyer quelqu'un pour la récupérer. Mais il se moquait de moi? Lui qui semblait si enthousiaste tout à l'heure, il allait m'envoyer un simple pigeon? Je faisais des cents pas devant le garage m'attendant à tout moment de voir un homme baraqué comme un camionneur et enfin lui délivrer le paquet. A ma grande surprise, ce fut une femme qui sortie. Elle était très mignonne. Je la jaugeais du regard, son visage m'était familier.

Never let you down

Un air de bad girl, une sucette en bouche pour probablement se donner un côté mignon, un maillot de basquet trop grand en guise de robe, une veste trop large et mal mise, elle n'avait rien d'un camionneur. Elle s'avançait vers moi. Ses longues jambes, sa silhouette frêle, j'avais du mal à croire qu'ils avaient pu engager une personne comme ça dans leur garage, à moins que le cambouis soit devenue la nouvelle fragrance à la mode, je ne comprenais pas pourquoi on m'envoyait une minette. Cette dernière ne tarda pas à me sauter dans les bras, je restais figé comme le marbre, désorienté par ses mots. Étais-je censé connaitre cette fille? Apparemment, elle, elle me connaissait, elle savait qui j'étais, ce que j'avais fait et était étrangement familière. Je ne lui rendis pas son étreinte, perturbé par la demoiselle. Le patron savais quelque chose, elle laissa sous-entendre qu'il ne l'avait pas envoyé par hasard. Je fixais son visage, essayant de me rappeler où j'avais bien pu le voir. Peut être était-elle déjà venue dans la demeure des Kim. Ces traites, je fronçais les sourcils, levant une main pour aller souligner d'un doigt ces traits si familier quand je compris à qui j'avais affaire. Je palis d'un coup, comme si un fantôme se tenait juste en face de moi, reculant d'un pas assez effrayé et dérouté. Ils m'avaient donc menti? Eun Ha n'était pas morte? Bouche-bée, j'essayais tant bien que mal de formuler une phrase, bégayant comme un puceau devant une bonne paire de seins.

_ Eun... Eun..., je déglutis, essayant de reprendre mes esprits. Eun Ha c'est... c'est bien toi?!

Je n'en revenais pas. Ma cousine. Ma si précieuse cousine, mon premier amour, cette fille que j'avais maudit d'avoir le même sang, celle que j'avais attendu toutes ces années, que j'avais pleuré à ma sortie de prison. Mes yeux s'humidifièrent, je retenais mes larmes de joie face à elle pour ne pas paraitre faible, tout de même ému de la voir en chair et en os devant moi. Je m'avançais vers elle pour la serrer à mon tour contre moi, posant mon visage dans son cou, caressant ses cheveux.

_ Tu m'as tellement manqué... Ils m'ont dit que tu étais morte... lui dis-je d'une voix douce avant de la lâcher. Je lui piquai la sucette qu'elle malmenait dans sa bouche, la portant à mes lèvres pour enfin jouer avec cette sucrerie. T'aurais quand même pu venir me voir connasse, conclus-je.