« As I walk through the valley of the shadow of death I take a look at my life and realize there's not much left coz I've been blastin and laughin so long, that even my mama thinks that my mind is gone »
Fruit de l'amour entre ma mère et mon père j'ai vu le jour il y a vingt-cinq ans de cela. De nos jours, il semble important de déclarer que je suis à 100% humain et créé normalement par le système de reproduction des Hommes. Je suis fait de chair et d'os et non de fer et de boulons. Pour tout vous dire, je n'ai pas grand chose à dire sur mon enfance. Elle fut tout à fait normale, ni trop fade ni trop exaltante. Ni trop aimé, ni pas assez. J'allais à l'école, avait un logement, de la nourriture et de l'amour. Que demander de plus ?
C'était trop beau pour être vrai, vraiment trop beau. Alors il y a bien eu un moment où ma vie a dû partir en couille évidemment. C'était lors de mes quinze ans. Je vivais ma vie tout à fait normalement, débutant mes études comme tout gamin de mon âge et goûtant aux premiers grands passages de ma vie. J'étais plutôt sage à ce moment là disons peut être un peu moins colérique mais je ne me laissais pas marcher dessus tout de même. Tout se passait relativement bien, je faisais quelques conneries mais pas trop, ma mère attendait un enfant et arrivait à son terme.
Un soir, c'était LE grand soir. Mon petit frère ou ma petite sœur allait enfin naître et j'étais tout impatient. Alors j'attendais devant la porte, j'attendais, j'attendais longtemps … Mon père en sortit totalement anéanti et une infirmière vint m'expliquer la situation. Il y avait eu des complications et ma mère n'y avait pas survécu. Mon monde s'écroulait mais je ne me souviens pas avoir pleuré. J'avais tout gardé en fin fond de moi, enfouissant comme si je rejetais cette peine et cette vérité. Unique rayon de soleil sous cette pluie de tristesse battante : J'avais une petite sœur que je décidais d'appeler Sun Mi.
Les années passaient et je ne parvenais toujours pas à évacuer cette peine qui me torturait constamment. J'étais triste, je me retenais de pleurer constamment et au fur et à mesure, mon caractère devenait de plus en plus désinvolte. Mais peu de gens me reprochaient ce comportement par pitié d'avoir perdu ma mère. Je détestais ça.
J'étais le grand frère parfait pour Sun Mi. Je jouais avec elle, la chahutais, lui criais dessus et allais la bordée quand l'orage grondait. Je semblais être un père de substitution puisque papa commençait à créer des androïdes lui-même et à les vendre. Il ne lui accordait que très rarement du temps, il avait encore bien du mal à avaler la pilule et surtout à ne pas la portée responsable de la mort de maman. Combien de fois l'avais-je défendue corps et âme alors que ses mots venaient toucher son jeune cœur ? Sun Mi représentait tout pour moi, absolument tout.
Et là vous vous dites, c'est bon son histoire est terminée, de toute façon qu'est ce qui pourrait lui arriver de pire, la mort de sa sœur ? Oui, exactement. En temps normal je ne vous parlerez probablement pas de cette histoire ou alors je m'énerverai terriblement si vous me posez trop de question mais comme cela fait parti du jeu, je vais vous le raconter. On fêtait ses huit ans. Elle était tellement fière et tellement jolie dans sa petite robe rose qu'elle m'avait suppliée d'acheter. Comme d'habitude, je n'avais pas su le lui refuser. Elle s'en était allée jouer dans le parc avec ses amis après son gâteau et déballé ses un milliards de cadeau. J'avais eu une petite course à faire alors je m'étais éclipsée la laissant sous la surveillance à une des mères de ses amies. Ce n'était pas marqué sur son front qu'elle était psychologiquement instable et je ne le découvris seulement lorsque le corps de ma petite sœur fut retrouvé poignardé et sans vie derrière une buisson. Comment vous expliquer que ma vie s'en allait en poussière et que la fin du monde résonnait dans mon cœur ? Cette fois j'ai pleuré, une seule fois et jusqu'à ce que mes larmes deviennent du sang. Mais avant ça, j'ai réussi à lui refaire complètement la gueule. Femme ou pas, ça ne comptait plus et je n'avais eu aucune honte à aller la tabasser à son domicile une fois que j'eus compris qu'elle était la coupable. Le visage totalement déformé et irréparable, c'est comme cela que l'on retrouvé la police venu à la base pour l'arrêté. La misérable, je l'avais tellement rouée de coup qu'elle ne se souvenait plus de ma visite. Évidemment, la police avait les yeux rivés sur moi mais ils n'avaient aucune preuve et l'affaire tombait à l'eau.
C'est à partir de ce jour là que j'ai commencé à être aussi impulsif, violent et nerveux. J'ai du mal à me contenir et j'ai du mal à faire entrer une femme dans ma vie. En plus de mon activité d'ingénieur lumière, je me suis lancé aussi dans la création d’androïde occasionnellement dont un qui me touchait particulièrement et sur lequel je bosse depuis un an. Celui de ma petite sœur. Mon père m'aide parfois sur mes créations mais il n'a pas connaissance de ce dernier. En fait, personne à autre que moi ne connaît ce secret.