Amour… c’était un mot dans le passé qui était tellement vaste et qui englobait beaucoup de relations que les humains pouvaient avoir les uns avec les autres. Maintenant, nous devons rajouter les robots dans les relations à compter. Je suis peut-être encore trop jeune pour comprendre ce que ce mot signifie vraiment… du moins, cela a permis à mes parents de me faire apparaître dans cette ère ou la robotisation prend une place importante. Mes parents se sont rencontrés à l’université, sont tombés amoureux et ont décidé de former une famille. Les robots ont toujours été dans ma vie à cause de mon père qui était ingénieur à Electric Heart Corporation et ma maman, elle, était médecin.

Je ne suis pas allé au jardin d’enfant, mon père préférant me laisser à ma nounou robotique. Difficile de dire si cela était une bonne idée à l’époque. J’ai fait tout ce qu’un enfant normal fait durant les premières années de sa vie. J’ai grimpé, tombé, pleuré, mangé…. Et j’en passe. C’est vraiment à l’âge de 5 ans que j’ai commencé à me différencier des autres. Les petites voitures ne m’intéressaient plus… le système électronique des vrais par contre, j’adorais. Pour sauver sa voiture, mon père m’acheta un ordinateur. Je ne vous laisse pas imaginer la joie que j’ai ressentie.

À l’âge de 10 ans, j’avais déjà monté mon premier programme et j’avais déjà piraté deux systèmes importants dans la ville de Séoul. Je traînais sur internet avec des gens beaucoup plus âgés qui était comme moi. Ils avaient tous des surnoms cool. C’est à force de poser des questions et de faire des réflexions que mon surnom apparut. J’étais Little Mind et j’étais respecté. À l’école, c’était une autre paire de manches.  Le Min Min n’était pas dans les élèves les plus populaires de l’établissement scolaire, mais voyez-vous je m’en fichais un peu. Il suffisait de deux cliques de boutons pour envoyer un merveilleux virus dans leur cellulaire et le rendre off. Il arrivait parfois que leur note change ou que leurs parents trouvent des sites étranges sur leur historique. J’ai toujours plus apprécié la compagnie des robots qui me semblent parfois beaucoup plus humains que les vrais.

Un soir, alors que j’étais couché, j’entendis crier au rez-de-chaussée. Les yeux encore fermés, je descendis quelques marches en appelant ma mère et puis mon père. Je suis tombé face à face avec un homme qui avait un fusil dans sa main. Ou sont les robots? Je le regardais étonner. Est-ce qu’il parlait de ma nounou? Il n’y a pas de robots ici. Il n’y a que papa, maman et… J’arrêtais de parler en regardant le fusil tremblé devant moi. Je crois que je n’avais pas donné la bonne réponse. Je me réveillais le lendemain matin avec un énorme mal de tête, ce n’était pas mon lit et j’avais un immense bandage sur ma tête. Je regarde ma mère assise à côté de moi. Nounou est ou? Ma mère penche la tête et je sens une vague étrange m’envahir. Je me lève de peine et misère de mon lit. Je me faufile des bras de ma mère et je cours dans les couloirs de l’hôpital en criant le nom de mon père. Ce dernier finit par apparaître. Nounou… Il me prend par une épaule et me force à m’asseoir à côté de lui. Je comprends seulement que Nounou a disparu et qu’on risque de ne jamais la revoir. De toute façon, elle se faisait vieille et il était temps de la remplacer…

Colère c’est le sentiment qui m’habite le plus. L’être humain me dégoûte avec ses faiblesses et sa noirceur. Je m’enferme dans ma chambre quand je ne suis pas à l’école et je m’amuse à monter des programmes de personnalité. Le remplaçant de nounou est bien et ce n’est pas de sa faute… je reste donc sympathique avec lui. On s’entend bien et je le questionne sur ses sentiments, émotions et le reste…

Je suis rendu un jeune homme de 15 ans. Dans le monde virtuel, Mind est devenu quelqu’un de réputé et je fais affaire avec plein de personnes pour mes programmes pour androïde. Je ne me fais pas payer et je ne donne pas de mon temps à n’importe qui. Je ne souhaite pas aider à maltraiter. Je veux qu’ils vivent et ressentent comme les humains. Je continue aussi de pirater pour me faire un peu d’argent de poche.