Jung m'avait ramener chez moi en voiture. Nous avions échangés un doux baiser avant de se laisser. Je n'avais pas envie de retourner dans un univers où je devais prendre soin d'une personne près de la mort. Heureusement, j'appelais souvent Junggie quand il ne travaillait pas. On s'était également revue une ou deux fois. Mais voilà que deux semaines s'étaient écoulées. Déjà. Le temps avait passé si vite.

Deux semaines exactement que je vivais sur un petit nuage jusqu'à ce que ma vie bascule littéralement. Je retrouvais ma grand-mère morte, dans son lit, les yeux ouverts. La crise que j'eus étais intense. Des voisins avaient intervenu, appelant les secours. Il était trop tard: Ma grand-mère avait rendu l'âme. Pendant toute la journée, je ne donnais aucune nouvelle à personne. Même le soir, je ne donnais aucune nouvelle. Il était près de 4 heures du matin quand j'allais cogner chez Jung Su, incapable de dormir. Il était hors de question que je reste plus longtemps chez une tante. La pitié, j'en avais marre. Elle me demandait tout le temps si j'allais bien. Qu'elle me foute la paix !

Je cognais donc à la porte de chez Jung. Je savais qu'il travaillait ce soir, mais je ne savais pas jusqu'à qu'elle heure. S'il n'était pas là, j'allais l'attendre, tout simplement.

« Junggie... Réponds... »

J'essuyais mes lame du revers de ma main, me servant de la manche de ma veste, complètement à terre. En plus, je ne me sentais pas bien du tout. Probablement parce que la vue de ma grand-mère décédée m'avait salement marqué.

Ce soir, Jung Su avait fini son service un même plus tôt que prévu. Il avait fait des heures supplémentaires alors que son collègue, malade, avait dû être remplacé. De nouveau sur pied, ce dernier avait repris le service et le brun avait eu la permission de la patron pour récupérer ce soir là, une partie des heures de repos qui lui sont dûes. Alors sur le trajet qu'il effectuait comme d'habitude à pied étant donné que son lieu de travail ne se trouve pas loin, il s'était délecté d'une cigarette bien méritée. Ses poumons doivent être d'une noirceur incroyable avec le nombre de fois qu'il s'assume à inspirer ces toxines.

Il était quatre heure du matin quand il arrivait en bas de son bâtiment. Il jetait son mégot fraîchement finie et entrait avec hâte pour rejoindre son appartement. Deux à deux, il montait les marches pour arriver plus vite à son domicile tellement pressé de se poser. Néanmoins, face à sa porte, il ne s'attendait absolument pas à voir So Hee assise à même le sol, totalement en pleurs. « So Hee ? » Il fronçait alors les sourcils et s'approchait d'elle. « Qu'est ce que tu fais là ? Et pourquoi tu pleures ? » Il ne comprenait absolument rien à ce qui lui arrivait. Quoi qu'il en soit, il lui tendit la main pour se lever. « Viens lève toi, ne reste pas comme ça. »

Je m'étais assise devant la porte de Jung Su, complètement épuisée après avoir pleuré toute la journée. Pourtant, je ne voulais pas dormir, surtout que je revoyais l'image de ma grand-mère morte les yeux ouverts à chaque fois que je fermais les yeux. Non, hors de question que je dorme.

Après une quinzaine de minutes à attendre à l'extérieur, j'entendis du bruit et redressa ma tête qui avait été déposé contre l'un des barreaux de la galerie. Voyant la carrure de l'homme que j'aimais en face de moi, je me remis à pleurer, ne pouvant pas m'en empêcher en l'entendant me demander ce que j'avais.

« Elle... Elle... Elle est décédée... »

Je lui pris sa main et faiblement, je me relevais avec peine et misère. Je me jetais, une fois debout, dans les bras de Jung Su, le serrant contre moi en sanglotant dans ses bras.

« Je l'ai retrouvé morte... Dans son lit Junggie !! »

Les larmes coulaient seuls, ma respiration était saccadée, je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. C'est comme si Jung Su m'en libérait de ce fardeau, sans qu'il en ait conscience. J'avais bien fait de venir le voir.

« Quoi ? » Il comprenait à peine ce qu'il se passait. Totalement en détresse, elle se jetait dans ses bras et lui la serra doucement un instant, réfléchissant à ce dont elle pouvait bien parler. Ce n'est que lors de sa seconde phrase que la lumière de son cerveau semblait s'allumer : sa grand-mère. Oh … « Calme toi, ça va aller ...ok ? » Il ne savait ni que dire, ni quoi faire. Il n'a pas écouté ces mots ni prêté attention à ces gestes qu'ont lui avait adressé alors qu'il avait perdu sa mère et sa sœur.

La gardant dans ses bras, il chercha un instant dans les poches de sa veste les clés de son appartement qu'il ouvrit d'une main habile. « Viens entre. » Il la lâcha quelques secondes pour la laisser entrer, ne préférant pas la laisser trop longtemps sur palier avant que des oreilles indiscrètes viennent se coller aux portes. Laïka et le fameux chaton qu'il s'était décidé à appeler Godzilla firent bien vite leurs entrer pour venir les accueillir. « Tu veux en parler ? » Il pensait bien que la réponse serait négative mais pour le coup, le brun se sentait totalement démuni et ne savait que faire.

Visiblement, je rendais confus Jung Su, mais sur le coup, mes mots sortaient dans tous les sens, trop paniqué, trop triste, trop envahit par les émotions. L'image de ma grand-mère morte dans son lit me glaçait le sang. jusque-là, j'avais été forte et avait peu pleurer, mais là...

« Je... Peux pas... Me calmer... »

Je lui expliquais que je l'avais vu morte dans son lit, mais j’obtins un silence de sa part et ne m'en attardais pas, pleurant comme une madeleine. Je le suivais à l'intérieur de son appartement, prenant Gozilla dans mes bras et haussa les épaules lorsqu'il me demandait si je voulais en parler. J'allais machinalement m'assoir sur le divan, câlinant le chaton avant de recevoir une forte attention de la part de Leïka qui me léchait le visage en "pleurant" pour que je la caresse. Je m'exécuta avant de les lâcher par manque de force, trop épuisée.

« Il est hors de question... Que j'habite cette maison... Elle y est ... Morte... Là... Dans son lit... »

Je m'arrêtais et recommençais à pleurer, cachant mon visage enflé et rouge. Je n'étais pas du tout dans mon meilleur jour. Il m'aura vu sous une laide apparence, mais ça, je m'en foutais en ce moment.

C'était littéralement l'Afghanistan dans la tête de Jung Su. Le bordel le plus complet et ses plus anciennes pensées resurgissaient violemment. Et si il portait vraiment le mauvais œil aux femmes qui entrent dans sa vie hein ? Sa mère, puis sa sœur et maintenant So Hee. Jung Su tentait néanmoins de garder bonne figure et ne laissait rien apparaître.

Il la laissait entrer et s'installer naturellement sur son divan. Après tout, elle connaissait la maison et les animaux aussi. Par ailleurs, ces derniers se précipitaient immédiatement sur elle.Quand à lui, il restait totalement démuni face à celle qu'il aime totalement effondrée. Alors, pensant bien faire il lui préparait un chocolat chaud, ayant entendu un temps que cela l'aiderai à se sentir mieux.

Pendant que ce dernier chauffait, Jung Su entreprit de s'approcher d'elle après qu'elle lui ait expliquer qu'elle ne voulait plus vivre chez elle et qu'elle se remette à pleurer. Il la comprenait. Il s'assit auprès d'elle et lui caressait doucement les cheveux. « Tu n'as qu'à rester ici ? »

Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer, de câliner les animaux qui tentait de me réconforter. J'étais très mal et surtout traumatisé par la mort que j'avais vu sous mes yeux. Il était hors de question que je retourne habiter dans cette maison et j'en fis par à Jung Su. Celui-ci préparait du chocolat chaud. Il était bien mignon, mais je n'en voulais pas. J'aurais de la difficulté à le boire, surtout l'avaler.

Je le regardais donc s'asseoir à mes côtés et me laissa caresser les cheveux avant de me caler contre lui, posant le côté de ma tête contre son torse, lui tenant son t-shirt en sanglotant. Je fus contente de l'entendre me proposer de rester ici. J'aurais bien voulu sourire, mais non, incapable pour le moment.

« Merci... J'irais chercher le reste de mes choses plus tard. »

En effet, j'avais déjà commencé à m'établir chez lui. La douche n'avait plus un seul shampoing non. Un shampoing et un revitalisant pour femme s'y retrouvait, sans compter un savon pour le corps. Dans la chambre, des vêtements qui m'appartenais traînais dans les tiroirs. J'allais quand même souvent le voir mon amoureux.

Doucement, je me redressais, observant Jung silencieusement. Il semblait totalement perdu et je savais que la mort de ma Mamie ne lui était pas aussi difficile que pour moi. Quelque chose clochait. Alors reniflant doucement en essuyant mes larmes du revers de ma main, je reprenais courage sur ma personne.

« Qu'est-ce que t'a ? Tu as l'air perdue depuis tout à l'heure... Quelque chose au boulot s'est passé ? »

Voilà. Une nouvelle panique s'installait. Le boulot. Un jour, il va falloir parler de ça, hein. Plus sérieusement. Il n'allait pas s'en sortir, mais pour le moment, la mort de ma grand-mère était le sujet le plus important en ce moment.

So Hee avait déjà passé beaucoup de temps chez elle et déjà, certaines affaires y restaient de manière constante. Il y a assez de place pour deux personnes et il ne pouvait pas la laisser seule dans ce lieu qui la rendait si triste et mal. Il y avait de quoi, tout de même. Il la laissait alors sangloter contre elle puis répondre positivement à sa question. « Oui, on ira. » Lança t-il en la serrant un peu plus contre lui. Il n'allait pas la laisser les chercher seule non plus.

« Rien du tout, pourquoi tu dis ça ? C'est la situation, c'est pas évident pour moi non plus ...» Il avait haussé les sourcils d'un air étonné puis avait pris des pincettes en prononçant la dernière phrase. Il ne voulait pas la faire pleurer davantage tout de même … Tout ceci n'avait aucun lien avec son travail, il s'occupe des lumières, c'est tout.

De savoir qu'il allait m'accompagner pour chercher mes affaires me fit chaud au coeur. Je reniflai encore un peu avant de me caler contre lui, totalement épuisée d'avoir eut toutes ces émotions. Je lui pris sa main et la serra dans la mienne, voyant bien que quelque chose le tracassait. Je croyais que c'était le boulot, mais il faut croire que non.

« Qu'est-ce qui va pas chaton ? »

Je pris les animaux dans mes bras, Laïla se couchant contre ma poitrine tandis que le chaton se logeait dans mon cou, ronronnant. Je soupirais doucement, commençant à ressentir le sommeil dont pourtant je voulais éviter. Puis, je me mis doucement a frissonner.

« Je dois aller aussi voir le notaire... Pour les funérailles et son emplacement pour son enterrement... Tu vas m'accompagner ? »

Jung Su haussait une nouvelle fois les sourcils. Il n'y avait rien enfin du moins, rien qu'elle devait savoir. Mais elle insistait tellement bien qu'il pensait que cela ne se voyait pas que quelque chose le tracassait. Alors comme la première fois il décidait de faire une nouvelle fois semblant. « Bah rien, mais je vais pas faire le type heureux alors que tu as perdu ta grand-mère ... » C'était vrai, aussi.

Il la laissait prendre les animaux en silence. C'est qu'ils l'avaient adoptés hein ! C'était limite si il venait plus à elle à lui. Il haussa la tête alors qu'elle lui demandait si il allait l'accompagner chez le notaire. Il y avait été que trop de fois dans sa vie mais soit, il ne pouvait pas le refuser et ne pouvait pas la laisser seule. « Oui bien sûr ! »

Il embrassa son front avant de lui demander. « Tu te sens un peu mieux? »

Je savais que quelque chose tracassait Jung Su, mais quoi ? Tout ce qu'il me répondit, c'était qu'il ne pouvait pas se montrer heureux face à la mort de ma mamie. Ah, ouais, c'est logique. En guise de réponse, je haussais les épaules doucement et serra les animaux contre moi, me calant contre mon amoureux.

Plus le temps passait aux côtés de Jung, plus je réussissais à me calmer. La question du notaire me fis froid dans le dos, mais au moins, il allait m'accompagner, alors je savais inconsciemment qu'il allait aussi m'accompagner à l'enterrement, non ?

« Heu... Oui, ça va mieux... »

Je lui souris faussement avant de relâcher le chat et le chien, entourant mes bras autour de Jung Su avant de fermer les yeux, incapable de rester éveiller plus longtemps.

--- Une semaine plus tard ---

Après la dure semaine et après avoir été chez le notaire, le jour de l'enterrement arriva. J'avais omis de demander si Jung Su allait venir avec moi, puisque dans ma tête, c'était claire que oui, puisqu'il était mon amoureux et que j'avais besoin de lui pour supporter tout ça.

Je me leva donc du lit, me douchant, me préparant aux funérailles et à l'enterrement de ma mamie. Mes choses avaient tous été déménagés ici, ce qui faisait de moi la colloque officielle de Jung. Je revins dans la chambre et fronça les sourcils en voyant que Jung Su n'était pas encore prêt, poirotant dans le lit.

« Jung on va être en retard à l'enterrement... Je dois y être de bonne heure... »

Jung Su n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Il se sentait coupable, terriblement coupable et encore une fois, c'était mis en tête que si il était arrivé du malheur à So Hee c'est parce qu'elle était avec lui. Sa mère et puis sa sœur. Il porte le mauvais œil sur toutes les femmes de sa vie.

Aujourd'hui était le jour où la grand mère de So Hee allait être enterrée. Il ne lui avait pas dit mais il était certain qu'il n'irait pas. Il y a été beaucoup trop de fois dans sa vie et il est hors de question qu'il mette à nouveau les pieds dans un cimetière ou se retrouve face à un cercueil. Non, impossible, il ne veut plus jamais vivre ça de toute sa vie.

Il la sentit se lever mais lui ne fit rien, cherchant toujours et désespérément le sommeil. Il l'entendit aller et venir dans la chambre, dans l'appartement puis à un moment, elle semblait se figer et lui reprocher de ne pas être debout. « Je peux pas y aller So Hee, je me sens vraiment pas bien. » Et puis vu la tête déterrée qu'il tirait, ses cernes énormes et tout ce qui va avec, c'était clairement visible.

Il ne pouvait pas venir ? D'où il ne pouvait pas venir ?! Il pouvait encore marché, il n'était pas sur son lit de mort, il n'allait pas mourir quoi. Les cernes et son teint pâle lui donnait un air malade, mais je n'avais même pas la tête à trouver cette excuse valable. Alors, je serrais les dents, serrant les poings. Qu'il le dise tout court qu'il n'a pas envie de se lever du lit ce foutu paresseux.

« Ah oui merci hein... Je ne te demande jamais rien, je ne t'obliges à rien et voilà que j'ai le besoin de toi et tu te forces même pas à venir. Bien. »

Je tournais les talons en prenant mes effets personnelles et parties, ne lui laissant même pas le temps de venir me rejoindre ou quoi que ce soit. Ses excuses qu'ils les mettent où je pense. J'allais prendre un taxi et me rendre là-bas, demandant à mon meilleur ami de m'y rejoindre plus tôt, occupant la place de Jung Su. J'étais tellement froide, direct et muette avec les gens qu'ils ne me reconnaissaient pas. La mort de ma mamie et mon petit ami qui ne le resterais pas longtemps me déboussolais. Je n'avais tout simplement pas envie d'être là.

La cérémonie commença, suivit de l'enterrement. C'était une étape pénible en regardant les restes de ma grand-mère aller sous terre. Je m'accorais à mon meilleur ami, mon seul pilier présent. Lui seul supportait en silence mon silence, respectant mon choix de ne pas vouloir parler. C'était qu'avec lui seul que je voulais vivre cette expérience en ce moment-même. Puis, je croisais le père de Jung Su, ce qui me surpris légèrement. Je ne lui parlais pas, et son sourire me fis chauffer le sang. Il avait bien vu que son fils n'était pas présent, alors qu'il devrait l'être. Comme si il savait que c'était devenue froid entre moi et Jung Su, il m'expliqua le pourquoi il n'était pas venue. Il avait perdue non seulement sa soeur, mais sa mère également, se croyant maudit. D'un coup d'un seul, je me sentais coupable, mais j'étais encore en colère contre lui de ne m'avoir rien dit. Soupirant longuement, je remerciais d'un geste de tête le père de Jung Su et quitta plus tôt la cérémonie, n'ayant pas le goût de rester plus longtemps pour le tralala. Mes parents allaient bien s'en occuper, non ?

Arrivant à l'appartement, j'entrais très calmement, m'ayant créer des scénarios pour discuter de tout ça. J'entrais donc, refermant derrière moi, le nez complètement congestionné par toute cette peine. Je déposais mes choses parterre, complètement vidé.

« Jung Su ? Il faut qu'on parle... »

Jung Su n'avait pas bronché le moindre du monde alors qu'elle lui balancer ses reproches au visage et tourner les talons. Il ne voulait pas y aller et il n'irait pas. Non plus jamais peut-être qu'il connaisse la personne de près ou de loin. C'est littéralement au dessus de ses forces et puis, il ne voulait pas se forcer pour autant.

Le brun avait de nombreuses fois regardé son téléphone au cas où elle ait essayé de le contacter. Mais rien, absolument rien. Quel caractère de cochon elle aussi ! Évidemment, il n'avait pas fermé l'oeil même après son départ. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, pourtant, mais cela restait impossible. Alors il s'était levé, quelques temps après et avait longuement tourné en rond tel un lion retenu en cage. Il ne voulait rien et n'avait envie de rien. Après avoir fumé cigarette sur cigarette qui le laissait toujours dans le même état, il se décidait à passer à la vitesse supérieure. Après avoir soigneusement roulé son joint il s'était installé sur son fauteuil pour en profiter. De légers effets commençaient à peine à apparaître lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir et la voix de So Hee s'élever. « Oui ? »

Prenant le chaton das mes bras, j'étais persuadé que celui-ci allait me calmer. Alors, je le caressais, me rendant jusque dans le salon. Je figeais carrément sur place en le voyant là, assit dans son fauteuil, fumant un joint. Avant que le chaton ne subisse ma colère, je le déposais calmement parterre. J'étais trop calme. Beaucoup trop calme.

« Eh bah... T'es pas qu'un connard, t'es un drogué aussi tiens. »

Je n'étais pas bien, pas bien du tout. J'en oubliais qu'il devait être tout aussi dévastée que moi. En fait non, je me croyais plus dévastée que lui. Le voilà à fumer un joint comme si de rien était, préférant faire le con en fumant un truc que je déteste le plus au monde au lieu de faire l'effort d'au moins consoler, souhaiter bonne chance à sa copine. Bien. Oh que je n'étais pas du tout contente.

« J'ai croisé ton père au fait. Il est venu lui, contrairement à d'autre. »

Je le fixais droit dans les yeux. Il me dégoûtait au plus au point en ce moment. Vraiment, je me demandais ce que je faisais ici. Il avait d'autres trucs à me cacher ? Une meuf dans un placard peut-être ?

Jung Su ne voyait le mal nulle part. Bah quoi ? Qu'est ce que ça faisait ? Il ne la forçait pas à en faire de même ni à venir en humer l'odeur. Il n'est pas si con, quoique … Il ne réagit même pas à son pique ou plutôt devrais-je dire, son javelot. Elle n'avait pas totalement tord enfin, pour le connard. Néanmoins, cela ne lui plaisait pas pour autant. Cela l'affectait quand même, d'autant plus qu'il n'en pensait pas moins pour sa propre personne. Cela semblait lui faire de la peine.

Alors après lui avoir jeté le bref regard à son arrivé, il avait tourné les yeux vers la fenêtre . Non pas qu'il soit intimidé ou quoi que ce soit, il ne voulait juste pas être confronté à elle. Sur l'échelle de la dépression il était sûrement placé en plus infini.Avec toute cette histoire il avait l'impression de revivre le décès de sa sœur. Un passage horrible de sa vie, le plus affreux. C'était limite si il n'avait pas envie de pleurer. Heureusement, son esprit viril parvenait à calmer le jeu.

Lorsqu'elle lui mentionna qu'elle avait croisé son père, lui lâchant un magnifique tâcle au passage, le brun acquiesçait d'un léger signe de tête. C'est bien, il vivait les choses d'un meilleur point de vue lui au moins. « J'suis désolé So. » C'est tout ce qu'il a réussi à lui dire.

J'avais le regard remplis de dédain envers ce qu'il fumait et envers les cachotteries qu'il me faisais. Je le fixais, le poignardant presque avec mes yeux. Avoir eut quelque chose en main je crois que je le lui aurait balancer.

« Désolé ? Je n'en veux pas de tes excuses ! »

Je serrais fortement mes poings, restant là, debout, à le regarder fumer ce truc dégueulasse. Un ami qui en fume, ok. Pas en ma présence. Mon petit ami ? Hors de question. Je ne voulais pas d'un petit ami drogué. Hors de question. J'étais folle de rage, déçue surtout, ce qui me mettais davantage en colère.

« Je comprends que t'ai de la peine pour ta soeur et ta mère, mais ça t'aurais fait quoi d'au moins m'accompagner ? Ne serait-ce que pour faire mon chauffard ?! J'avais besoin de toi et t'a mêmep as été là ! Ta préférer rester ici à fumer de la merde pour quoi, soulager ta peine ?! »

Je fronçais les sourcils. Je bouillonnais de rage, ne prêtant même pas attention à ce que je disais. Un surplus d'émotion. Jung Su quand il éclatait de colère, il était violent. Moi, j’étais violente verbalement.

« Arrête de mal parler comme ça parce que je te jure So Hee que je suis à deux doigts de m'énerver. » Et autant dire qu'il tentait déjà de se contenir. Jung Su est un sanguin et c'est bien la première fois qu'il préviens quelqu'un avant de se mettre en pétard. Par habitude il ne mâche pas ses mots et n'est pas d'une tendresse extrême alors lorsque ses nerfs sont en feux, ce n'est même plus la peine. Il sentait déjà que son poing aller claquer dans un mur, un meuble ou quelque chose comme ça, étant donné le caractère pourri de la demoiselle.

« Qu'est ce que tu veux que je te dise So Hee ?! C'est pas parce que j'suis pas venu que j'suis pas là tu le sais très bien. Je veux juste pas remettre un seul putain de pied dans un cimetière. Point. Je me suis excuser alors que je le fais jamais et t'en veut pas. J'suis censé faire quoi ? » Plus il avait prononcé ces mots plus il s'était énervé seul et par lui même.

Il menaçait d'exploser ? Vas-y, explose pour voir ! Il ne m'avais encore jamais vu en pétard non plus. Croyez-moi, il y aurait bain de sang. On se taperais dessus les deux. Je sais me défendre et me servir de mes petits poings. Mais là, je me contentais de rester calme, à l'écouter parler, analysant chaque mot. Il se mettait de plus en plus en colère et je le savais rien qu'en l'entendant lever le ton de sa voix. Néanmoins, je ne perdais pas mon sérieux, continuant à le fixer avec dégoût.

« Et t'avais pas la gentillesse, voir même un soupçon d'amour pour me révéler tout ça AVANT ? »

J'avais également hausser le ton. Il ne me faisait aucunement peur et je ne le lâchais pas une seule seconde du regard. Néanmoins, je restais visiblement plus calme que lui physiquement.

« Et tu penses que je me sens comment, hein ? Le mec qui dit rien à sa copine alors qu'elle croit qu'il l'accomagnerais au funérailles pour la soutenir COMME TOUT BON PETIT AMI. J'y vais seule, puis le père de mon petit ami qui me raconte tout... Et puis quand je rentre pour m'excuser, voilà que je découvre un autre PUTAIN de cachotterie ! »

Voilà. J'étais énervée pour de bon. Sérieusement énervée. Qu'il me frappe une seule fois pour voir, je vous jure qu'il le regrettera toute sa vie.

« Oui bien sûr, c'est clair que c'est évident de sortir des trucs comme ça ! Tu m'voyais arriver et te sortir ; Oh au fait, ma mère et ma petit sœur sont mortes ?! » Il ne voulait pas parler de ça et le fait qu'elle lui oblige – et le lui reproche en quelque sorte – l'agace au plus haut point. Il ne veut plus en parler, il ne veut plus y penser. Tout ça c'est terminer, tout ça c'est du passé.

So Hee semblait elle aussi quelque peu remontée puisqu'elle continuait de l'engueuler ce qui avait très loin pour effet de le calmer. « Quoi ? Parce que j'ai pas envie de te parler de mes drames familiaux j'suis un mauvais petit ami ? » Il ne s'était jamais aussi bien tenu avec une femme alors ce qu'elle lui balançait là le blessait énormément. « Arrête, t'exagère tout ! Tu parles comme si tu découvrais que j'étais le plus gros toxicomane de la Terre et ce n'est pas le cas !  Regarde voilà :» Puis il écrase son joins dans le cendrier. «  C'est bon t'es contente ? » L'agressivité était clairement audible par sa voix mais surtout, par le fait qu'elle l'ait quelque peu blessée.

L'écoutant attentivement, je réalisais peu à peu que je m'étais trop emporter. Il ne méritais pas ça du tout. Je me sentais soudainement mal pour ce que j'avais dit. C'est vrai que je ne peux pas l'obliger à parler de sa défunte famille. Mais je voyais bien que cela lui faisait mal et cela m'atteignais également. Je voulais, dans un sens, essayer de le soulager, de penser sa plaie, mais je me suis prise d'une manière trop égocentrique. Tout avait mal sortit de ma bouche.

« Quand ton père m'a dit la tragédie, je me suis sentie terriblement mal. Je ne veux pas te forcer, mais je vois à quel point tu en es affecté et j'aurais aimer le savoir parce que tu agissais comme si... Je sais pas... Comme si t'en avais rien à faire... »

Je soupirais longuement avant de baisser la tête, m'étant calmer d'un seul coup. Je n'arrivais pas à croire que je m'étais emporter aussi rapidement. Je maudissais mon tempérament rancunière et un peu colérique.

« J'aurais compris le pourquoi tu agissais ainsi au lieu de d'envoyer promener sur les roses... Je suis désolée... »

Je relevais la tête en entendant son ton de voix qui me déplu au plus au point. Si j'étais contente ? Le mal était déjà fait. Je savais très bien que ce n'était pas sa première fois, ce qui m'énerva d'un seul coup. Je détestais la drogue.

Du coup, je plongeais mon regard dans le sien avant de tourner les talons, marchand vers l'entrée et pris mon sac à main. Je revins vers lui, tenant mon sac à main et plongea ma main pour en sortir une boîte de tests de grossesses. Je lançais la boîte sur le divan près de lui. Je serrais les dents, gardant mon regard déçue et énervée dans celui de Jung Su.

Jung Su ne dit rien tandis qu'elle lui lançait un semblant d'excuse. Pour le coup cela lui faisait plaisir mais il était bien trop énervé pour le lui montrer d'une quelconque façon. C'est la première fois depuis longtemps que la plaie était à nouveau aussi violemment ouverte et il s'avérait également très blessé en se disputant avec So Hee ainsi. Il évitait alors clairement son regard préférant le déposer sur longue par la fenêtre le temps de se calmer. Il avait ses tords, lui aussi bien qu'il refuse de se l'avouer.

C'est alors qu'elle se mit en mouvement pour se diriger vers la porte d'entrée. Sur le coup il a quelque peu paniqué et s'est légèrement redressé, prêt à la rattrapée. Il se détendit néanmoins en la voyant revenir. Enfin, pour quelque seconde. Le brun observa quelques temps l'objet qu'elle lui avait balancé puis elle, puis à nouveau l'objet. Finalement il se décida à aller le chercher. Il dût devenir blanc en voyant les mots « test de grossesse » sur le carton. « C'est à toi ça ? »

Je le regardais devenir blanc comme neige. J'espérais qu'il comprenne le pourquoi du comment. Moi qui déteste au plus au point la drogue, le voir en fumer, là, tout bonnement, comme si de rien n'était, m'avait énervée, surtout que j'avais été malade depuis quelques jours. Cette boîte était le déclencheur de tout.

« Non, celle de la voisine. »

Je me calmais, croisant mes bras contre ma poitrine et fronçais les sourcils. La tête baisser, mes yeux fixant le plancher, je ne savais même pas comment m'expliquer, comment le dire.

« J'ai acheté cette boîte aujourd'hui... Parce que pour une 5ième fois, j'ai été malade depuis les deux dernier jours. »

Il n'avait rien remarqué, ou peut-être soupçonné, parce que je me cachais, ne voulant pas l'alarmer. Soupirant, je levais les yeux vers la boîte et fronça à nouveau les sourcils.

« Je veux effectuer le deuxième test pour être certaine du résultat. »

Avoir fait un test avant la cérémonie avait été toute une épreuve. C'était la troisième raison du pourquoi je m'étais autant énervée si rapidement. Toutes ces émotions en croyant qu'il était "absent" dans ma vie ne m'avait fait que voir du noir. La tristesse pouvait faire tellement de dommage dans ma petite tête s'en était ridicule.

Jung Su leva les yeux au ciel tandis qu'elle lui signifiait que c'était la boite de la voisine. Il n'est pas sûr que cela soit le bon moment pour faire des blagues de ce genre. Quoi qu'il en soit, le brun ne savait pas tellement de quelle manière il devait réagir. Alors il ne disait rien, il restait là figer à la regarder elle puis la boite comme précédemment. C'était un choc pour lui, si il s'attendait à cela !

« Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? » Finit-il par articuler en haussant un sourcil. Puis l'Afghanistan s'installa dans sa tête. Et si il n'était pas le père de cet enfant ? Et si c'était une mauvaise blague ? Où peut bien être caché la caméra ? Il dut devenir encore plus blanc tandis qu'elle lui mentionnait qu'elle en avait déjà fait un. « T'en a déjà fait un ? Ca a donné quoi ? » Questionna t-il en ouvrant la boite.

Je soupirais longuement. Et voilà, sa question me fit légèrement rougir de rage. J'essayais le plus possible de me calmer, de respirer, d'être raisonnable.

« Je te retourne la question. »

Avais-je dit un peu trop sec. Je me détendis néanmoins, enfin, presque. Voyant Jung Su blanc comme neige ne me rassurait guère. Et si il m'abandonnait ? J'avais recours à l'avortement et je disparaîtrais de cette ville. Et puis, je changerais de nom. Je ferais en sorte de ne pas être retrouvable, comme dans les films. Mais pourquoi je pense à ça maintenant ?

La question de Jung me fis revenir sur Terre. Je regardais la boîte qu'il ouvrait lentement, retenant ma respiration. Je déposais mes mains contre le dossier d'une des chaises du salon, ayant tout d'un coup le vertige après toutes ces émotions qui s'étaient transformer en un ouragan. Résultat, je n'allais pas bien du tout.

« Positif... Et oublie ça, je l'ai jeté dans la poubelle extérieur du centre funéraire. »

Je regardais le chat et le chien jouer à la chasse. Rien qu'en les voyant se courir après, j'en avais le haut le coeur. Je déposais donc mon regard sur Jung Su, le voyant aussi nerveux que lorsque quelqu'un s'apprête à sauter en bas d'une falaise avec une corde. Je fermais donc les yeux, respirant bien lentement pour calmer ma petite patate dans ma poitrine.

« Le premier test je n'y crois pas. J'aurais pu être malade à cause de la nervosité et la peine que j'avais pour ma grand-mère. »