All the ways are good to be forgiven
Jae Won & Chung Il

Cela faisait un mois que l'incident c'était produit. Je pensais que cela allait m'apporter quelque chose, mais au final la solitude et les remords m'avaient gagné plus que le réconfort. Pour racheter ma faute auprès du jeune garçon, je m'étais mit en tête pendant mes heures de libre de le suivre et veiller à ce qui ne lui arrive rien tout en restant discret. En bref, j'étais devenu son ombre. J'avais noté dans un coin de ma tête toutes ces habitudes comme les lieux qu'il fréquentait le plus. Plus je le suivait, plus j’apprenais à le connaitre et plus je remarquais que ce garçon était encore plus seul que moi. Les seules personnes qu'il allait voir étaient des mecs, probablement pour s'envoyer en l'air et son dealer. Pourtant durant cette période, j'avais remarqué quelque chose que j'étais probablement le seul à voir, à trouver ce toc mignon, quand il réfléchissait, il se touchait ou mordillait la lèvre. A chaque fois qu'il faisait ce geste, je louchais au loin sur ces lèvres, mon cœur manquant à chaque fois un battement.

Durant tout le mois, j'avais veillé sur lui tel un ange gardien. Il avait trouvé du travail, son patron le surpayait et il rentrait chaque soir sain et sauf. Quand il faisait les boutiques, il arrivait que les vendeurs lui offre les vêtements qu'il avait essayé ou il trouvait de gros billets sur le sol. Evidemment, ce n'était pas un hasard, j'y étais pour quelque chose. C'était pour moi la seule façon que j'avais trouvé de me faire pardonner. Veiller à ce que plus rien de mal ne lui arrive sans qu'il puisse voir mon visage. Cela aurait pu durer encore longtemps. Mais lorsque j'allais jeter un œil chez lui pour vérifier qu'il avait encore des plats tout prêt dans son frigo, je remarquais cette commode à présent bancale. C'était moi qui l'avait cassé en plaquant le pauvre enfant contre celle-ci. Je m'étais alors mit en tête de le lui réparer.

Chaque fois que je me rendais à la décharge pour fouiner, trouver des pièces pour des droïdes ou juste pour des voitures, je ramassais le peu de bois que je trouvais pour reconstruire un pied, plus solide que le précédent. Une fois la pièce terminée, j'attendais le bon moment pour aller lui installer, l'un des jours où il se rendait chez son dealer était parfait, le temps de retirer tous les tiroirs, de coucher le meuble pour enfin clouer la pièce, remplaçant les planchettes moisies et le papier journal par quelque chose de plus stable. Une fois mon travail terminé, je relevais le meuble pour enfin ranger les tiroirs et partir. Par manque de temps, j'avais oublié de débarrasser le pied de fortune que l'enfant c'était bricolé mais au moins maintenant, j'avais la conscience plus tranquille.

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Les premiers jours après l’incident, Chung Il n’était pas vraiment sortie. Un tour au bar pour prendre ses affaires, le patron remarquant le visage abimer du garçon, ce dernier ne le lui expliquant que par une fuite un peu louper, mentant en long et en travers pour cacher la vérité. Il était doué à ça, mentir c’était un peu une deuxième nature pour lui, un moyen de mieux vivre. Pendant une semaine il avait refusé tout contact physique avec des hommes, n’allant pas voir Ren non plus puisqu’il risquait de lui faire passer un interrogatoire sur ses blessures et de sonder le garçon. Alors non il vivait sa vie plutôt normalement malgré quelques petites différences. Son patron qui le payait plus que d’habitude, les vendeurs qui lui donnait des vêtements sans qu’il n’ait rien demandé, ou alors un billet qui trainait par terre de temps à autre. C’était des petits détails sur lesquels il ne s’attardait jamais très longtemps. Mais en rentrant chez lui ce soir-là, il y avait quelque chose de changer. Il n’était peut-être pas très observateur mais la commode là, elle ne tenait qu’en biais depuis un mois. Il se baissait et voyait le pied réparer soigneusement. Son sang ne faisait qu’un tour, son cœur loupa un battement alors qu’il tremblait légèrement. Jae Won était venu chez lui. Il attrapait une veste pour épaisse dans ses vêtements et s’emmitouflait dedans, tentant de se calmer, de relativiser.

« Il m’aurait attendu s’il voulez me voir… Il est venu que pour ça… t’inquiète pas Chung… Il va pas revenir… »

Sa voix n’était qu’un murmure et pourtant il arrivait à se convaincre temporairement de ce qu’il disait. De la poche de son pantalon il sortait de quoi rouler un joins, il en avait besoin il le sentait. Une fois celui-ci fait il l’allumait et filait dehors, il avait besoin d’aller se changer les idées, de faire quelque chose qui allait l’assommer. Il prenait ce même chemin vers un bar, toujours le même avec cette même démarche. Pourtant ses yeux étaient plus vifs, plus vigilant, plus attentif, il avait peur de le revoir, peur que tout recommence. Mais son regard ne croisait pas celui de l’homme qu’il voulait éviter mais de deux hommes en costumes noirs, assez imposant. Baissant la tête, il accélérait le pas, ne voulant pas être poursuivi par des hommes de la famille Kim, il manquerait plus que ça…

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J'avais continué mon observation. Je voulais voir comment il réagirait, s'il allait bien prendre ce geste qui ne pouvait être signé que par ma griffe. Je le vis sortir de l'immeuble où il vivait, accélérant le pas. Il semblait soucieux, comme appeuré par quelque chose ou par quelqu'un. Il ne m'étais pas difficile de comprendre que la personne qu'il fuyait, c'était moi. Il me cherchait du regard, pourtant à chaque fois il ne regardait pas dans ma direction. L'enfant était perturbé, tellement que je n'osais pas l'approcher quand soudain, je vis deux hommes de main de ma famille. Je fronçais les sourcils. Que faisait ici deux sbires de la famille Kim? L'avait-il retrouvé? S'il se faisait attraper, son calvère allait reprendre, j'en étais conscient, je lui avait donné un bref aperçu la dernière fois de ce qu'il pouvait lui arriver s'il revenait et ce n'était certainement pas ce que je souhaitais.

J'hésitais à me montrer devant lui, j'avais peur de le faire plonger dans la détresse dans laquelle je l'avais laissé la dernière fois. Pourtant, aucun autre choix s'offrait à moi. Vêtue d'un sweat à capuche, cette dernière sur ma tête, je sortis de ma cachette m'avançant vers ces hommes. Sans un mot, j'attrapais le poignet de Chung Il pour l'entrainer avec moi dans une course poursuite. J'ignorais encore une fois ces plaintes, sa sécurité m'important trop pour m'attarder sur ces caprices. Je le savais, il ne voulait pas me revoir, pas après ce que je lui avait fait et pourtant, la situation était telle que j'avais dû me montrer à lui. Nous nous enfoncions dans les bas quartiers de la ville, mes jambes nous guidant jusqu'à devant chez moi, puis la décharge. Je l'y fis pénétrer de force. Ce lieu, je le connaissais comme ma poche. Après le nombre de journée que j'avais passé ici, presque tous les recoins n'avaient plus aucun secret pour moi. Nous tournâmes à droite, puis à gauche, à droite et encore à droite. Les montagnes de détritus se faisaient plus grandes à mesure que nous nous enfonçâmes dans ce lieu dépourvu de vie. Là, un vieux tobogan pour enfant était disposé, sous une montagne d'objets en ferraille. Je le fuit entrer de force dans le jeu destiné à des enfants, me cachant à ses côtés pour recouvrir l'entrée par une plaque de fer, probablement un morceau de toit d'une ancienne usine de fabrication à la chaîne. La place manquait, nous étions collé l'un à l'autre et pour ne pas attirer l'attention des hommes en noir, j'avais posé ma main sur sa bouche, le serrant contre moi. "Pas un bruit ou ils nous retrouverons." lui murmurais-je à l'oreille. Nous étions tellement proches l'un de l'autre que nos respirations se mêlaient entre elles, formant un même souffle. Combien de fois j'avais eu envie de m'excuser auprès de lui, et l'avoir aussi proche n'arrangeait pas les choses.

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Je sentais mon poignet attraper d’un seul coup, un homme avec une capuche qui me trainait je ne sais où. Avais-je l’air aussi facile à avoir ? Je tirais sur ma main, tentais de reculer, faisant tout pour ne pas le suivre mais rien à faire, il était beaucoup trop fort pour moi. Alors je me m’étais à lui crier dessus, tout et n’importe quoi. Ce n’est qu’après un moment que je percutais qui c’était, l’homme que je voulais éviter depuis que j’étais sorti de chez moi. Mes yeux se voilaient subitement alors que je reprenais mes plaintes, criant et hurlant presque, je ne voulais pas revivre ça. Pourquoi fallait-il qu’il m’emmène ailleurs ? J’avais jamais demandé à ce qu’il me répare la commode, jamais je n’aurais l’intention de le payer pour ça, et encore moins de mon corps. Et d’ailleurs c’est aussi ce que je lui disais, ouvertement, quitte à souffrir par la suite ça ne m’intéressait guère.

Pourtant lorsque je vis où nous nous dirigions je me calmais un peu, toujours réticent à avancer mais moins. Je rentrais de force dans le jeu pour enfant, m’y tassant avant de me retrouver coller à Jae Won par manque de place. Est-ce qu’il avait l’intention de me violer ici cette fois ? Les larmes coulaient d’abord sur mes joues puis sur sa main, fermant les yeux aussi forts que je pouvais alors que l’on était déjà dans le noir absolu. Puis je l’entendais dire cette phrase, ces quelques mots qui me faisaient réaliser pourquoi il m’a emmené ici. Je déglutissais, me retrouvant incapable de bouger pour me défaire de son corps. Je sentais mes muscles se crispés, mes mains tremblées et ma respiration s’accélérée. Je me sentais mal, tellement mal en ce moment même. Je me retrouvais coller à l’homme qui m’avait fait souffrir il y a un mois avec l’incapacité à nouveau de pouvoir faire quoi que ce soit. J’avais l’impression de suffoquer, mon cœur était serrer d’une façon que je ne lui connaissais pas et être dans le noir dans une pièce aussi petite me faisait peur, je détestais ça. Je détestais ce genre d’environnement, me rappelant mes années au manoir de façon brutale mais n'osant rien dire, pas même émettre le plus petit son...

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Chung Il contre moi, mon cœur s'accélérait sans que je puisse comprendre pourquoi. Il y avait un mois de cela, alors que je lui avais fait subir mes envies primaires, je n'avais rien ressenti de tel alors pourquoi s'affolait-il pour si peu? Était-ce à cause du manque de lumière? Je n'étais pourtant pas froussard. Le noir et les petits espaces non plus. En revanche, ma main qui tenait fermement le garçon contre moi me donnait l'impression qu'il n'était pas à l'aise ce qui se comprenait totalement. A sa place, me retrouver enfermé dans un endroit si étroit, dans l'obscurité contre un des homme qui m'avait blessé un mois auparavant m'aurait rendu fou au point où j'aurais pu lui prendre la vie en échange. Mais Chung Il n'était pas comme ça, je le savais maintenant. Il se laissait docilement faire, sa meilleure technique de combat étant la fuite. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'avait poussé à intervenir plus tôt. S'il avait dû fuir, je l'aurais perdu encore une fois. Cette idée m'était insupportable. Alors pour essayer de le réconforter, je m'approcher de ce que je pensais être son oreille pour lui murmurer d'une voix à peine audible mais suffisamment pour lui. "Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité. Il ne t'arrivera rien de mal ici, fais moi confiance s'il te plait..." Dans ma voix, on pouvait sentir une pointe de désespoir. Je voulais qu'il comprenne que je n'étais pas ici pour lui faire à nouveau du mal, que je m'étais laissé guider par la colère, que ce qu'il avait vu n'était pas le vrai moi, que jamais j'aurais pu lui faire du mal si j'avais été sobre et calme.

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Sa voix me faisait frissonner. Mais pas de ce frisson qui vous indique à quel point vous avez envie de l’autre, non plutôt ce frisson qui vous parcourt quand un souffle caresse votre peau sans que vos capteurs sensoriels n’en aient été un tantinet prévenus. Sa voix sonnait différemment à mes oreilles, comme différente de celle que j’avais entendue et retenue. Une sorte de détresse se faisait entendre sans que je n’arrive à mettre le doigt sur la raison. Et puis, en sécurité ? Que je lui fasse confiance ? Avec lui je me sentais tout sauf en sécurité et la confiance n’était pas un mot que je connaissais. Seulement un concept qui me semblait mensonger, hypocrite, ne servant qu’à faire souffrir et manipuler. Pourtant j’hochais la tête doucement, imperceptible dans le noir mais notre proximité et sa main servirait à lui faire comprendre mon geste. Mes mains se posaient sur son bras doucement, remarquant la différence de taille considérable entre mes doigts fins et ses bras musclés. Je voulais pouvoir respirer normalement, mes pleurs obstruant légèrement mon nez, respirer avec celui-ci commençait à devenir fastidieux. Et puis je n’allais pas m’enfuir ou hurler, j’étais complètement désorienté pour pouvoir tenter quoi que ce soit d’aussi idiot de toute façon…

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Je sentais sa tête bouger, un hochement de tête, probablement pour me signifiait qu'il avait compris. Je l'entendais renifler, sentant des gouttes d'eau couler sur ma main. Pleurait-il encore? Je serrais les dents en repensant à son visage en larme, retirant doucement ma main de sa bouche pour aller caresser sa joue qui était de mon côté, ramassant ses larmes. En effet, il pleurait. Mon cœur se serrait, j'aurais voulu mieux le rassurer mais je savais qu'il était impossible pour moi de devenir un homme respectable à ses yeux. Pas après ce que je lui avais fait subir. Je me mordis la lèvre inférieur, amenant ma main sur mes genoux.

Un silence de mort nous entourait, l'atmosphère était pesante. J'essayais de me concentrer sur le bruit extérieur mais sans succès. J’espérais pouvoir entendre le bruit des pas des hommes de main de mon père, sortir de cette cachette pour comprendre pourquoi ils étaient apparus devant le jeune garçon. Mais rien, je ne distinguais aucun bruit. Les avions-nous semé? Je déplaçais légèrement la plaque métallique laissant entrer un brin de lumière dans cet abri de fortune. J'avais décalé cette porte de fortune pour jeter un coup d’œil à l'extérieur, voir si les sbires étaient dans les parages quand tout à coup, je les aperçu, cherchant un indice éventuel pour nous retrouver. Je tournais la tête vers Chung Il, approchant mon visage de son oreille que je pouvais enfin voir. "Échangeons nos vestes. J'ai une idée." Lui murmurai-je, secouant mon bras libre pour retirer une manche, me tortillant pour que le dos de ma veste arrive au niveau de mon bras qui tenait les épaules du plus jeune. Je m'approchais de lui, l'enlaçant involontairement pour tirer la manche que je portais encore, retirant enfin la dite veste, m'éloignant le plus possible de Chung Il, lui posant mon vêtement sur les genoux.

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Mes yeux se plissaient à cause de la lumière soudaine, celle-ci agressant mes yeux qui s’était  habitués au noir. Je ne bougeais pas, me contentant d’essuyer mon visage avec les manches de mon sweat, tapotant mes joues, les yeux baissés pour ne pas le voir. Mais je l’apercevais du coin de l’œil s’approcher pour me murmurer ces quelques mots, ayant un geste de recul involontaire en le voyant aussi près.

Je ne comprenais pas, pourquoi voulait-il que je retire ma veste ? Ce à quoi j’avais pensé allait arriver ? Ça ne m’aurait pas étonné de sa part. Doucement j’ouvrais ma veste, dévoilant un t-shirt à col large, sans manches et laissant voir mes clavicules et les quelques muscles qui composait mes bras. Je posais mon vêtement sur mes cuisses, le serrant doucement entre mes bras en évitant tout contact visuel avec le Kim, me préparant psychologiquement. Mon cœur loupait plusieurs battements, la peur me gagnait petit à petit alors que je murmurais doucement :

« Me fais pas mal s’il te plait... »

C’était tout ce que je voulais, ne pas avoir mal cette fois-ci. Alors je lui en faisais la demande sans aucune gêne, seulement une appréhension de sa réaction qui, je le savais, pouvait être explosive.  Mes doigts lâchaient ma veste pour se glisser sous mon t-shirt, commençant un mouvement pour le soulever et ainsi le retirer, le vêtement plus fin rejoignant ceux qui s’empilaient sur mes cuisses. Je respirais profondément, mon torse bougeant à ce rythme trop lent comparé à mes battements de cœur assommant, ma tête se tournait d’avantage sur le côté, les joues rosies par la température et la gêne. L’idée qu’il ne me voulait pas, qu’il avait autre chose en tête ne me venait pas à l’esprit. Pour moi tout ce qu’il voulait était recommencer, me possédé à nouveau mais cette fois-ci j’étais dans de meilleure condition pour le faire…

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A peine avais-je tourné la tête pour voir où en étaient les hommes de main du clan Kim que Chung s'était déjà imaginé mille et une chose. Je le regardais, choqué par son comportement. Mes yeux détaillait la peau de l'enfant, du moins, ce que la lumière me permettait de voir. Mes joues s'empourpraient quand je détournai le regard. "Ce... Je ne veux pas... C'est pas ça..." bafouillais-je vexé par l'attitude du plus jeune. Je pris la veste en main, la lui tendant pour qu'il se rhabille: "Mets ça." dis-je sèchement. Je voulais lui paraitre froid. Après tout, je n'étais pas interessé par les hommes, si je l'étais cela fait bien longtemps que je l'aurais su. Ce qu'il s'était passé la dernière fois était pour moi le reste de mon choc du à mon incarsération.

Je pris sa veste, l'enfilant comme je le pouvais. Je me concentrais sur ce qu'il se passait en dehors de la cachette, les hommes vêtus de noirs s'étant légèrement éloigné de notre abri. "Je vais faire diversion. Reste ici, je viendrai te chercher quand j'en aurais fini avec eux." lui dis-je doucement toujours sans le regarder. Je me faisais froid avec lui pour que je n'ai pas à m'énerver comme la dernière fois. Je me faisais violence pour me convaincre de partir et le laisser seul ici, espérant qu'il m'attendrait pour partir de cet endroit. Je soupirai avant de pousser avec délicatesse la plaque métallique, sortant de l'abri de fer. Je mis la capuche de la veste de Chung Il sur ma tête pour ne pas qu'ils me reconnaissaient et couru dans la direction opposée.

Alerté par le bruit de ma course, mon plan semblait fonctionner. Les deux gorilles tombèrent dans le panneau et commencèrent à me suivre. Je courrai à perdre haleine, les menant dans un cul de sac. J'étais dos à eux, ces dernier près à passer à tabac la personne qu'ils pensaient être Kwon Chung Il, l'une des marchandise de la famille Kim. Lorsque j'estimais qu'ils étaient suffisamment proche de moi, je me tournais vers eux, leur dévoilant mon identité. J'avais un tas de question à leur poser, comment ils avaient retrouvé Chung Il, pourquoi voulaient-ils le ramener au manoir et surtout qui leur avait ordonné, si c'était mon père ou mon frère. Mais voilà, j'avais la fâcheuse tendance de taper avant puis de poser les questions alors sans ouvrir la bouche, je m'avançais vers eux, les poings serrés près à me battre.

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Mes joues rougissaient, ne m’attendant pas à ce qu’il me rejette aussi facilement. Prenant sa veste, je l’enfilais lentement, restant torse nu sous celle-ci alors que je gardais les yeux baissés sur le sol. Sa voix résonnait une nouvelle fois sans que je ne puisse comprendre le sens de ses mots. Diversion ? C’est quoi ça ? Cependant je comprenais le reste de ses mots, mais pourquoi je devrais l’attendre ? Alors que je le vis sortir je continuais à me demander qu’elles pouvaient être ses intentions, ses raisons pour faire cela. J’entendais des bruits de pas et me recroquevillait dans un coin de l’abri, me concentrant pour suivre la course des hommes à l’extérieur. Je ne me sentais pas en sécurité ici, définitivement pas. Le noir m’oppressait, l’étroitesse de l’endroit encore pire et ce silence, presque morbide. Je me déplaçais alors lentement vers la sortie, sortant la tête pour regarder d’un côté puis de l’autre : personne.

Je sortais de l’abri à quatre pattes, salissant mon pantalon au niveau des genoux avant de taper dessus pour le nettoyer. Mes oreilles percevait un bruit de cailloux qui tombait tout près alors je me tournais vers celui-ci, voyant un chien qui descendait une pile de pièces en fer. Je m’approchais en tendant la main, un sourire aux lèvres alors que je le voyais me jauger du regard, craintif.

« Hey, je vais rien te faire, viens.. »

M’accroupissant je gardais la main tendue, voyant l’animal s’approcher de moi lentement, observateur d’un geste brusque de ma part. Puis le bout de sa truffe humide rencontrait le bout de mes doigts, ma paume puis le dessus de ma main, mon poignet. Il se rapprochait doucement de moi alors que je souriais toujours. Lentement je m’asseyais en tailleur et commençais à le caresser, sympathisant peu à peu avec lui. Il avait de moins en moins peur de moi et posais même ses pattes sur mes genoux pour jouer, me donnant des coups de langues parfois. Un rire s’échappait de mes lèvres à ses actions, j’adorais ce contact avec les animaux, ils me calmaient et me changeait les idées depuis des années.

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Pour les retenir le plus longtemps mais surtout pour leur donner une bonne leçon, j'avais engagé le combat. Au début, je maitrisais, frappant l'un après l'autre les deux hommes qui, je dois l'avouer ne se défendaient pas très bien. Je frappais leur visage de mes poings, luttant avec acharnement contre eux. Puis l'un tomba à terre. C'était le moment où jamais. Je me jettai sur l'autre, n'utilisant que mes poings pour le frapper encore et encore, d'abird au visage, puis au niveau du torse, du ventre pour enfin toucher l'un de ces point vital, le cou. Il eut un mouvement de recule, craquant un cailleaux de sang. Puis les deux se mirent à me charger, ensemble. J'essayais à présent de me défendre comme je pouvais, abritant mon visage de leur coups mais la force qu'ils employaient eurent raison de moi. Un premier coup au ventre me fut donner ce qui fit me pencher par réflexe. Instinctivement, une injure s'échappa de mes lèvres tandis que l'autre vint me frapper au visage avec une force peu commune. Je tournais sur moi pour enfin m'étaler au sol. Etait-ce la fin? Je crachais une dent ainsi que du sang, grognant tel une bête. Je ne voulais pas m'avouer vaincu. J'étais ici dans un seul but, protéger Chung Il et je n'allais pas faillir à ma mission.

Rapidement, je me relevais, chargeant à nouveau. Coup de pied, coup de poing, combo, tout y passer. Le premier au sol eu le droit à une magnifique clé de bras, ces hurlements m'indiquant la douleur qu'il pouvait ressentir pendant que son collègue enchainait les coups dans mon dos. Un craquement se fit entendre. Son bras venait de casser. Je le laissai alors tomber au sol, essayant de me relever un maximum pour me jeter sur le second. J'avais mal. Terriblement mal. Mon dos me faisait souffrir, ma bouche me brûlait et pourtant, je tenais encore debout. Pour me donner du courage, j'hurlais pendant ma charge pour aller plaquer l'homme au sol. J'enchainais à présent les coups sur son visage. Le monstre de la dernière fois s'éveillait peu à peu. Je frappais, encore et encore ignorant les plaintes de l'homme. Si je continuais, j'allais le tuer mais cela n'avait pas d'importance pour moi, ça n'aurait été que l'un parmi tant d'autres. Tout ce qui m'importait était la sécurité de Chung Il, si ces hommes voulaient du mal au jeune garçon, alors mon devoir était de les exterminer. Sans pitié, je ne retenais pas mes coups jusqu'à ce que l'homme que je frappais devienne muet. Le visage enflé, la bouche en sang, le nez cassé et les yeux à moitié fermé, il était difficile de savoir s'il était encore vivant ou non. Son compagnon m'insultait de tous les noms d'oiseaux mais je n'y prêtais pas plus attention, me relevant les mains tâchés du sang de l'homme que je venais probablement d'abattre à main nu. Je lançais un regard noir à son compère. "Si j'vous vois traîner dans les parages, j'hésiterai pas à réserver le même sort à tous les hommes de mon père. J'espère être clair." Dis-je froidement. Si ce dernier avait ouvert la bouche, il aurait été possible que je me précipite sur lui pour l'étriper mais il resta muet, me regardant tétanisé.

Les ennemis du jeune garçon exterminé, je pouvais aller le retrouver. Je marchais courbé par la douleur en boitant, mon visage, mes mains et mes vêtements salis par le liquide écarlate, la joue enflée, la lèvre fendu je me dirigeai là où je l'avais laissé.

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Je jouais avec le chien un moment, me détendant et appréciant d’un seul coup beaucoup plus la vie. Je le voyais relever la tête à un moment, les oreilles dressées et le regard planté dans une direction. Je tournais la tête dans cette direction avant de le regarder.

« Y a quelque chose là-bas ? »

Je l’entendais grogner doucement avant de le voir reprendre son jeu. Je ne cherchais pas vraiment plus loin et continuais à m’occuper de lui, pensant que Jae Won m’avait abandonné ici à mon propre sort. Cependant, à nouveau, le chien se redressait, le regard fixe, les oreilles droites sur sa tête en grognant doucement. Je rigolais avant de lui dire qu’il n’y avait rien. C’est ce que je pensais avant d’entendre des bruits de pas plus loin, tournant les yeux vers ceux-ci pour tenter de voir la personne arrivée. Le grand chien courrait vers le bruit avant d’aboyer et de grogner, défendant son territoire. Je me relevais et venais vers lui, près à détaler comme un lapin s’il s’agissait d’un des hommes en noir mais à la place mes yeux s’agrandirent, trouvant un Jae Won en piteux état. Je faisais un pas avant de me stopper, ne sachant pas s’il allait être énervé ou non et ne voulant surtout pas subir ses foudres. Je pinçais les lèvres, trifouillant mes mains alors que l’animal arrêtait d’aboyer en restant sur ses gardes.

« Jae Won ? Il s’est passé quoi ? … tu… pourquoi t’es couvert de sang ? »

Je ne savais pas pourquoi il était aussi blessé ni pourquoi il était revenu ici. Je ne le comprenais pas, pourquoi faisait-il tout ça pour moi ? Prenant mon courage à deux mains je m’approchais de lui, tendant mes mains pour les posées sur ses joues, relevant son visage pour contemplé l’ampleur des dégâts. Et où étaient les hommes qui le coursaient ? Il les avait tués ?

« Pourquoi t’as fait ça ? T’es blesser de partout… »

Je n’aimais pas voir des gens blesser, que je les aime ou non, et surtout pas après avoir été dans une phase de bonheur totale. Pendant que je m’amusais avec le chien, lui était en train de lutter contre la douleur pour battre ses adversaires. D’ailleurs ils venaient d’où ces mecs ? Je comptais lui poser la question plus tard s’il m’en laissait l’opportunité bien évidemment.

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J'arrivais enfin vers la cachette où j'avais laissé Chung Il plus tôt. A ma grande surprise il était sorti. Je fronçais les sourcils, lui lançant un regard noir. Et si les hommes de mains de mon père étaient tombé sur lui, que lui serait-il arrivé? J'étais en colère contre lui, lui qui n'avait pas suivit mes conseils, il s'était mit bêtement en danger et tout cela pour un chien. Mon regard vacillait entre le jeune homme et l'animal, ce dernier semblant ne pas beaucoup m'apprécier. Lui aussi voulait se battre? Pas de soucis! J'étais son homme! Mais alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche, Chung Il fut plus rapide me posant tout un tas de question sur mon état. En guise de réponse, je grognais, la lèvre me faisant atrocement mal et ma joue, qui à présent avait triplé de volume, m'empêchait d'ouvrir la bouche. J'aurais voulu lui crier dessus, lui hurler qu'il était imprudent, que c'était pourtant évident l'endroit où je m'étais rendu mais mon venin ne voulait pas sortir. Je fronçais, ou du moins j'essayais de froncer, les sourcils, le regardant comme je pouvais. A cette instant, je n'étais pas beau à voir, j'en étais conscient, mais la santé du plus jeune m'importait plus que la mienne.

J'aurais voulu m'avancer vers lui mais encore une fois, Chung Il me devança, établissant de lui-même un contact physique. Cela signifiait-il qu'il commençait à m'apprécier? Je grimaçais de douleur en sentais ses doigts sur mes joues, ces dernières me faisant atrocement mal mais j'étais heureux, heureux qu'il s’intéresse enfin à moi, à ma santé. A ce moment, j'aurais voulu lui sourire, mais il m'était impossible de le faire et même si j'avais pu, le sang stagnant dans ma bouche l'aurait plus dégoûté qu'autre chose. En guise de réponse, je posais mon front sur son épaule, quelques larmes de soulagement coulant de mes yeux pour venir tâcher mon vêtement qu'il portait si bien.

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Je ne voyais aucune réaction de sa part, à part ce mouvement pour poser son front contre mon épaule. Je pinçais les lèvres, comprenant qu’il n’était pas bien à ce simple geste. Mes mains avaient quittées ses joues pour se poser sur sa nuque pour l’une et sur son omoplate pour l’autre. Le voir aussi mal, comme ça, me rendait confus, troublé, j’étais perdu une nouvelle fois, incapable de réfléchir correctement. Mes mains exerçaient une légère pression contre lui, mes pieds se soulevaient légèrement pour qu’il n’ait pas mal au dos et puisse s’installer plus confortablement contre moi. Pourquoi je faisais tout cela ? Je ne sais pas. Sans doute parce que je comprenais qu’il ne m’avait pas menti tout à l’heure. Parce que je savais qu’il était venu réparer la commode qu’il avait cassée. Parce qu’il s’était blessé pour que j’aille bien. Ma main caressait doucement la base de ses cheveux, ne sachant pas comment apaiser ses douleurs.

« ça va aller ? … Tu… tu veux qu’on aille chez moi ? Tu pourras te reposer… »

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Jae Won & Chung Il

A mon grand étonnement, Chung Il semblait ressentir de l'empathie à mon égard. Peut être se sentait-il mal de me voir dans cet était? Avait-il compris que c'était parce que je m'étais battu contre ces hommes pour le protéger? Les gestes d'affections qu'il semblait avoir à mon égard allait en tout cas dans cette direction. Mon cœur s'emballait à nouveau, le fait qu'il me touche de lui même me faisant frissonner. Ses doigts sur ma peau me faisant éprouver une sensation presque indescriptible et les remords vis à vis de ce que je lui avais fait subir le mois dernier m'envahissaient. Alors c'était ça? C'était ça de se faire toucher de manière affective par une personne que l'on appréciait énormément? Je comprenais peu à peu la différence entre ce geste qui pouvait sembler banal et ceux que j'avais eu à son égard. Il venait de lui-même vers moi avec l'intention de s'occuper de moi, de mes blessures. Mon cœur se serrait alors, cette boule que j'avais dans la poitrine était insupportable. Je ne méritais pas son attention, j'en étais à présent conscient.

Alors qu'il me proposait d'aller chez lui, je lui fis comprendre par un mouvement de tête que ce n'était pas la peine, me relevant doucement, m'échappant de son étreinte pour me diriger vers l'endroit que j'avais trouvé pour nous cacher précédemment. J'avais beaucoup de mal à me déplacer, sentant les muscles de mon dos faire plus d'effort pour que je puisse me tenir un minimum droit. Arrivé à l'entrée de cette dernière, je ramassais le débardeur du garçon, m'approchant à nouveau de lui pour le lui donner. Je ne comptais pas lui rendre sa veste, pas dans l'état dans lequel je l'avais mise et dans tous les cas, la mienne lui allait deux fois mieux. Je préférais le lui laisser, me dirigeant seul vers la sortie de la décharge. Ma famille avait causé trop de tord à ce garçon, moi le premier. Je me jurai donc de faire mon possible pour ne plus apparaître devant lui, ou du moins, faire mon possible pour.

All the ways are good to be forgiven
Jae Won & Chung Il

Mes mains glissaient sur son corps avant de perdre le contact avec ce dernier, mes yeux eux étaient incapables de le lâcher. Je faisais quelques pas en le voyant rentrer dans l’abri, il avait l’intention de rester là ?! C’est en tout cas ce que je croyais avant de le voir sortir avec mon débardeur à la main, réalisant que j’étais resté torse nu tout ce temps. Je prenais le vêtement d’une main, me sentant légèrement honteux de le voir inquiet de ce genre de détails dans son état, et puis après tout, ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude d’être au moins partiellement nu, ça ne me dérangeait pas plus que ça. Je le voyais partir alors que je me rhabillais de façon plus présentable et moins dangereuse pour moi.

Je mettais la capuche de sa veste sur ma tête, les mains dans les poches en le regardant peu à peu s’éloigner. L’espace d’un instant, je me disais qu’il allait pouvoir rentrer seul, qu’il savait se défendre. Mais très rapidement, à la vue de son état, je venais à la conclusion que même si c’était le cas, il ne pourrait pas éloigner des fouteurs de merde. Alors profitant qu’il se soit éloigné, je me mettais à sa suite, me faisant discret alors que mes yeux observaient sa démarche mais aussi les quelques personnes aux alentour qui auraient pu poser problème. Je n’étais pas bien épais mais je savais me battre, il faut dire que j’avais reçu assez de coups dans ma vie pour savoir où se trouvaient les zones les plus douloureuses chez un être humain.

Quittant la décharge, le nombre de personne avait augmenté considérablement alors je marchais un peu plus vite pour rattraper la distance qui nous séparait. Je n’étais pas doué en filature, en même temps je n’en avais jamais fait avant donc cela n’aidait pas, mais j’espérais pouvoir le voir rentrer chez lui en un seul morceau. Il m’avait protégé et avait tenté de se faire pardonner à sa façon, je pouvais au moins faire de même rien qu’un tout petit peu, non ?